Un peu d’histoire : La naissance du Groupement Pro Médiation
Le 1er octobre 1988 a eu lieu à Genève une conférence internationale sur la médiation familiale. Cette conférence a généré un fort élan créateur. Plusieurs formations en médiation ont été offertes et, au début, certains formateurs venaient du Canada, de Belgique, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis ou de France. Une association genevoise pour la médiation familiale (AGMF) est née, regroupant les premières volées. Ensuite, en 1992, grâce à l’immense travail d’une pionnière, Eliane Colin, a été créée, à Neuchâtel, l’association suisse de médiation familiale (ASMF). Deux personnalités s’y sont jointes, Madame Valy Degoumois, genevoise, professeur de droit et membre de la commission fédérale chargée de la modification de la loi du divorce et Monsieur Josef Düss von Werdt, philosophe et fondateur de l’Institut de la famille à Zürich. Centré initialement sur la famille, le concept de médiation s’est ensuite élargi aux domaines juridique et économique. Parallèlement, les offres de formation se sont diversifiées.
En 1996, diverses institutions intéressées par la médiation se regroupent pour constituer le GPM (juin 1996) : la Faculté de Droit de l’université de Genève, le CETEL, l’AGMF, l’ASMF, l’OdA, la Chambre de commerce et d’industrie de Genève. Un comité d’organisation est mis sur pied pour l’organisation d’un futur colloque. En font partie le professeur de droit pénal Christian-Nils Robert, Constance de Lavallaz (1ère présidente), Richard Hill, Nathalie Bornoz, Laura Cardia Vonèche, Hans Lehmann, Anne Catherine Salberg et tant d’autres…..
Le colloque a lieu le 10 octobre 1996 à l’université de Genève, UNI-MAIL. Il réunit plus de 130 personnes venues de toute la Suisse romande. Des actes, sous la direction du Professeur Christian-Nils Robert, ont été publiés:
https://mediations.ch/wp-content/uploads/2023/08/La-Médiation_actes-du-colloque-du-10-octobre-1996.pdf
Les résultats financiers de cette journée sont intéressants. Ils ont favorisé la création de la Maison genevoise de médiation (MgM).
Il est bon de rappeler les buts que s’est donné le GPM tels qu’on les trouve définis dans l’article d’Anne Catherine Salberg paru en 1998 dans Forum médiation No 2/1998 (revue périodique de l’ASM) sous le titre : « La transversalité de la médiation »:
Le GPM a pour but de promouvoir toutes les formes de médiation en tant que processus de gestion et de résolution des conflits. En sa qualité d’association faîtière, le GPM stimule la création de sections cantonales qui animent les lieux de pratique (Maisons cantonales de la médiation) mais le GPM n’exerce pas lui-même la médiation.
Le GPM cherche à assurer la qualité des prestations en veillant à ce que les médiateurs qui agissent au niveau de ses sections locales aient des qualifications suffisantes, soient formés et respectent leur Code de déontologie.
Le GPM collabore avec les instances nationales et internationales qui oeuvrent dans ce sens. Il est membre de l’Association suisse de médiation (ASM).
Le GPM, qui a modifié ses statuts en 2001, n’est plus une association faîtière et constitue désormais un réseau. Son comité est composé, si possible, de représentants des différents cantons romands. Il est membre fondateur de la Fédération suisse des associations de médiation (FSM).
Développement : Le GPM prestataire de formations en médiation
Dans un premier temps, deux formations courtes à la médiation pénale (40 heures en complément à une formation de base à la médiation) ont été organisées à Genève et Lausanne en 1996 et 1997 en lien avec le projet d’inscription de la médiation pénale dans la loi. Si les travaux n’ont pas débouché sur des résultats concrets dans le canton de Vaud, une loi sur la médiation pénale est entrée en vigueur en 2001 dans le canton de Genève, grâce à un travail commun entre le Procureur général de l’époque, Bernard Bertossa, le législatif, l’exécutif, l’Université et les médiateurs.
Ultérieurement, le GPM se penche sur la question des formations offertes en Suisse romande. Les deux co-présidents, Julien Knoepfler et Anne Catherine Salberg, qui ont succédé à Constance de Lavallaz en 1998, mènent une enquête au sujet des besoins en formation des personnes intéressées à la médiation.
Après avoir analysé les offres du service de formation continue de l’Université de Neuchâtel, du CEFOC (centre de formation continue de l’IES), et de l’ASI (association suisse des infirmierEs) qui proposaient, pour le deuxième, une formation en médiation familiale et pour la troisième, une formation à la médiation santé, ils ont pris conscience que le GPM pouvait et devait mettre sur pied une formation en médiation généraliste applicable dans différents domaines.
Entre temps, en janvier 1999, l’Institut universitaire Kurt Boesch (IUKB) à Sion a proposé un master européen en médiation auquel ont participé des membres du GPM dont Julien Knoepfler et Anne C. Salberg comme étudiants et Laura Cardia Vonèche comme enseignante.
En 2000, Laura Cardia Vonèche, Alexandre Balmer et Anne Catherine Salberg (les deux derniers étant fraîchement diplômés de IUKB) ont lancé une formation en cours d’emploi sur l’approche de la médiation, étalée sur 18 mois, avec une pédagogie interactive, se déroulant dans chaque canton romand.
La première volée a démarré en 2001 et a rencontré un joli succès puisqu’elle a permis à 21 candidats de s’y inscrire. A ce jour, le GPM a certifié 61 participants des trois premières volées. En 2008, 23 participants de la FAM 4 se présentent à la certification. Elle permet aux diplômés de suivre un cursus universitaire pour obtenir un master en médiation.
En outre, le GPM a formé et certifié 9 médiateurs familiaux (+ 3 en cours de certification). Cette formation à la médiation dans le contexte de la famille est reconnue par l’ASM (Association suisse de médiation) et la FSM (Fédération suisse des médiateurs) et est, bien sûr, dès sa création conforme aux standards de formation du Forum européen de médiation familiale (Regroupement européen des instituts de formations en médiation familiale).
La demande reste forte, puisque la sixième volée de la formation approfondie à la médiation (FAM 6) et la troisième volée de la médiation familiale (FSMF 3) ont débuté l’automne passé (http://www.mediations.ch). Des demandes de formations spécifiques et de sensibilisations à la médiation sont adressées depuis quelque temps au GPM. C’est une reconnaissance des qualités de formation qu’il offre.
Résumé par H. Lehmann, le 24 avril 2008